Stress hydrique

Gestion de l’eau en grandes cultures : les phytostérols ouvrent le champ des possibles

S’il est un secteur qui subit de plein fouet les effets du changement climatique, c’est bien celui des grandes cultures. Pierre angulaire de tout un système, les productions végétales accusent chaque année un peu plus le coup face aux épisodes de manque d’eau. Comment faire face à ce problème complexe ? Pour beaucoup de spécialistes, les solutions à base de phytostérols d’Elicit Plant offrent des perspectives prometteuses. Avis d’experts.

Gestion de l’eau en grandes cultures : les phytostérols ouvrent le champ des possibles

« L’agriculture est basée sur la production végétale. Nous pouvons directement en faire notre alimentation, ou la fournir aux animaux que nous consommons, pose Aymeric Molin, co-fondateur et COO d’Elicit Plant. La production végétale est à la base de tout. Or, le moteur de la production végétale reste et restera toujours la photosynthèse, et pour que celle-ci fonctionne, il y a besoin d’eau. Dès que la ressource hydrique diminue, la production de biomasse et les rendements sont impactés. Cela pénalise logiquement tout le système, ce qui prouve clairement qu’il existe un lien étroit entre la disponibilité en eau et la productivité agricole. »

Le Dr Mark Trimmer, expert du marché des biosolutions, ajoute que les grandes cultures doivent s’attendre à être de plus en plus confrontées à des épisodes de stress hydrique, et cela sur toute la planète. « Ces phénomènes deviennent aujourd’hui presque habituels, déplore le CEO du cabinet Dunham-Trimmer. On le voit aux Etats-Unis, en Europe, en Asie et en Amérique latine. Partout, les épisodes de sécheresse et de canicule sont de plus en plus fréquents. Ces aléas posent de vrais problèmes aux céréaliers. »

Dr Francesc Llaurado, CEO de Llainco agro & Sirius agrobusiness
Je crois pour ma part qu’il faut s’attacher à réduire la demande en eau des végétaux, et c’est ce que sont capables de faire les phytostérols

Dans ce contexte, Mark Trimmer pointe un manque d’outils efficaces à disposition des producteurs pour combattre ce type de stress. Selon le spécialiste, très peu de produits ont ainsi la capacité d’aider les cultures à affronter une baisse prolongée de la ressource en eau. « Il reste bien sûr l’irrigation, mais les marges de manœuvre se réduisent à cause des restrictions ou de la réglementation, note-t-il. La sélection variétale et le choix de végétaux plus adaptés aux conditions séchantes sont des leviers efficaces mais aux résultats aléatoires, et qui doivent être réfléchis très en amont de la campagne. Comparés à ces solutions traditionnelles, les phytostérols, avec tous leurs avantages, semblent promis à un bel avenir ! »

CEO de Llainco agro & Sirius agrobusiness, le Dr Francesc Llaurado connaît bien la situation du sud de l’Europe. L’arc méditerranéen fait en effet face à une sécheresse chronique. « Il existe peu de solutions pour utiliser moins d’eau, confirme l’entrepreneur catalan. On peut mettre en place des systèmes d’irrigation intelligents, gérer plus finement les apports d’eau, ou encore constituer des réserves plus importantes. Je crois pour ma part qu’il faut s’attacher à réduire la demande en eau des végétaux, et c’est ce que sont capables de faire les phytostérols. »

Les phytostérols sont des biomolécules présentes dans les plantes qui délivrent un message activant les défenses naturelles de la plante. Elicit Plant a levé un frein technologique et a réussi à éliciter ces propriétés en pulvérisant des phytostérols sur les plantes pour permettre à celles-ci de s’adapter de façon préventive au manque d’eau grâce à des mécanismes physiologiques de protection. La fermeture partielle des stomates, entre autres, limite l’évapotranspiration. La quantité d’eau nécessaire à la croissance s’en trouve réduite, sans que la photosynthèse soit affectée.

 

Pam Marrone, spécialiste en biosolutions et membre du board of investors d’Elicit Plant
Elicit Plant se consacre à développer des solutions dont l’action vise en premier lieu le maintien des performances en situation de stress hydrique

« S’agissant du stress hydrique sur grandes cultures, beaucoup d’entreprises essaient d’améliorer des produits qu’ils proposent déjà, fait remarquer Pam Marrone, spécialiste reconnue des biosolutions depuis plus de 30 ans, récompensée de nombreux prix et à l’origine de la création de la Biological Products Industry Alliance, une association professionnelle qui réunit plus de 100 entreprises. On voit arriver, par exemple, des produits avec des extraits d’algues marines, de l’acide humique, des acides aminées, etc. En réalité, ce dont nous avons réellement besoin aujourd’hui, ce sont des entreprises telles qu’Elicit Plant, qui se consacrent à développer des solutions dont l’action vise en premier lieu le maintien des performances en situation de stress hydrique. »

Sur la ligne du front du changement climatique, le monde agricole est souvent pointé du doigt. C’est pourtant l’agriculture qui subit la première les conséquences du changement climatique. « Comme nous tous, les agriculteurs font partie du problème, mais ils font aussi et surtout partie des solutions, affirme Heidi Sevestre, scientifique et experte en glaciologie. La science doit accompagner le monde agricole afin de lui proposer des solutions. Il faut s’assurer que les “greniers à blé” continuent à nourrir une planète où vivront bientôt 10 milliards d’habitants. »

 

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