Même si les volumes d’eau tombées cet hiver et en ce début de printemps ont, dans la majorité, permis de recharger les nappes phréatiques, un risque de stress hydrique n’est pas à exclure sur les cultures déjà en place ou qui seront semées dans les semaines à venir.
L’excédent de pluie hivernal n’est pas sans conséquence
Les intempéries hivernales ont eu pour incidence le décalage des semis dans la plupart des zones. Cela a inévitablement engendré un enracinement moindre des plantes qui seront alors davantage exposées à d’éventuelles carences et au manque d’eau de fin de cycle. Pour les plantes qui pourront être semées à l’heure, un autre problème se pose. Semées dans un sol gorgé d’eau, elles pourraient aussi voir leur enracinement diminué. En effet, satisfaites de la quantité d’eau disponible dans le sol à l’instant T, elles limitent alors leur croissance racinaire, c’est l’effet « lazy roots » (comprenez « racines fainéantes »).
Différencier RFU et réserve de survie
La capacité de la plante à aller puiser de l’eau dans les réserves du sol dépend non seulement de l’espèce, du développement de son système racinaire mais également de la structure du sol. Pour comprendre le fonctionnement hydrique des sols, deux notions sont à connaître : la réserve facilement utilisable (RFU) et la réserve de survie. Additionnées, ces deux réserves forment la réserve utile (RU). La RFU correspond à la part de la réserve utile qu’une espèce peut extraire sans réduire sa transpiration, ni subir de stress hydrique ou limiter sa croissance. Elle représente, en général, entre 40 et 80 % de la réserve utile d’un sol selon sa profondeur et les espèces cultivées. En hiver, l’eau de pluie sert avant tout à remplir les nappes. Au-delà du mois d’avril, c’est sur elle que les plantes doivent compter pour assurer leur croissance.