Stress hydrique

BEST-a, une solution pour l’agriculture quand l’irrigation est sous contraintes

L’irrigation des grandes cultures est-elle une solution rentable et durable ? À l’heure où la ressource en eau se raréfie et où les conflits d’usage se systématisent, la question mérite d’être posée. À l’image de Fabrice Thibaudeau, exploitant en Charente-Maritime, certains agriculteurs envisagent l’arrêt de cette pratique et le retour au sec. Il cherche donc des solutions alternatives pour continuer à cultiver des espèces qui lui tiennent à coeur.

BEST-a, une solution pour l’agriculture quand l’irrigation est sous contraintes

Les premiers cultivateurs l’avaient bien compris : une plante pousse mieux lorsqu’elle est arrosée, raison pour laquelle, depuis l’invention de l’agriculture, l’irrigation fait partie des principales techniques utilisées pour améliorer les rendements. Mais les temps ont changé. Autrefois abondante, la ressource en eau n’est pas épargnée par le dérèglement climatique.

Conséquence des alternances entre sécheresses et fortes pluies, les réserves souterraines diminuent. Le forage, méthode toujours la plus employée pour l’accès individuel à l’eau, démontre un niveau des nappes phréatiques en constante baisse. Les contraintes réglementaires durcissent également le pompage dans les cours d’eau. Prônée par le monde agricole pour stocker l’eau hivernale, la création de retenues déclenche partout des mouvements de contestation. Sur le bassin Aquitaine, près du tiers des projets de retenues d’eau sont actuellement en contentieux judiciaire !

 

L’irrigation très souvent au cœur des conflits

L’efficience de l’irrigation a pourtant beaucoup progressé. Contrairement aux idées reçues, l’agriculture française est peu consommatrice d’eau : 1 700 m3/ha, contre 4 000 m3/ha en moyenne sur l’ensemble des pays de l’Union européenne (données CGAAER 2017 (1)). « L’agriculture irriguée ne représente qu’une faible part du total des prélèvements […] mais se retrouve très souvent au cœur des conflits », soulignait en juin 2020 un rapport de la mission parlementaire d’information sur la gestion des conflits d’usage en situation de pénurie d’eau.

En première ligne, les agriculteurs sont donc loin d’être les seuls concernés. Les crispations autour de la ressource hydrique impliquent aussi les industriels ou encore le tourisme, dont l’essor entraîne une demande toujours croissante en eau potable. Ce constat rejoint les dernières avancées du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique dont les conclusions ont été rendues le 1er février 2022.

 

Des volumes d’eau disponibles en constante diminution

Sans oublier qu’irriguer a aussi un coût, et que, de ce côté, la tendance est plutôt à la hausse. Entre l’électricité, l’amortissement des matériels, leur entretien et les éventuelles redevances, la facture finale peut être salée… Face à ces difficultés, certains agriculteurs s’interrogent aujourd’hui sur la pertinence de faire perdurer l’irrigation dans leur conduite culturale. C’est le cas de Fabrice Thibaudeau, installé sur 275 hectares en Charente-Maritime. L’exploitant s’apprête à faire le choix de s’en passer, confronté à une problématique de disponibilité de la ressource sur son bassin de la Seudre.

Témoignage de Fabrice Thibaudeau sur l’application du BEST-a Maïs

« Dans notre secteur, la pression sur l’eau est principalement liée au tourisme et aux besoins du bassin ostréicole Marennes-Oléron, détaille-t-il. Les volumes d’eau auxquels nous avons accès diminuent d’année en année. Cela va remettre en question à court terme l’irrigation sur ma structure. Je suis donc à la recherche de solutions pour nous aider à passer ce virage. Ce sera forcément un tournant pour la ferme. »

 

Cinq quintaux de plus dans la trémie grâce aux phytostérols

Sur les conseils de sa coopérative, Océalia, Fabrice Thibaudeau s’engage en 2021 dans un protocole d’essai plein champ destiné à mieux armer ses maïs face à la sécheresse. Il s’agit de tester un produit à base de phytostérols, BEST-a, une innovation élaborée par l’Agtech Elicit Plant. L’application du BEST-a par pulvérisation foliaire aide la plante à mieux gérer sa consommation d’eau. Elle optimise ainsi ses ressources et est moins pénalisée par les périodes de manque d’eau et le stress hydrique. La conséquence est directement visible avec une amélioration des rendements des cultures. « J’ai appliqué le produit limite passage tracteur au stade 8-10 feuilles sur maïs, précise l’exploitant. A la récolte, lorsque nous avons séparé les deux modalités, avec et sans BEST-a, on a vraiment vu la différence. La partie non protégée a clairement desséché plus vite. Visuellement, ça m’a interpellé : avant même d’avoir le rendement, on savait qu’il y a aurait une différence en faveur du BEST-a. »

Dans la trémie, ce sont de fait pas moins de 5 quintaux en plus que comptabilise Fabrice Thibaudeau. « Plus de 10 % de rendement de mieux, c’est vraiment prometteur et intéressant par rapport aux enjeux auxquels nous sommes confrontés. Je suis persuadé qu’il y a un réel intérêt à découvrir les qualités de ce produit, qui selon moi peut exprimer encore davantage de potentiel que ce qu’il a montré dans l’essai. Mais c’est un résultat déjà très convaincant. »