Avec l’accélération du changement climatique, tous les continents sont désormais concernés par le manque d’eau. La communauté internationale dans son ensemble doit être sensibilisée, pour agir de façon concertée. Voilà pourquoi, le 17 juin 2022 se tient la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse : un enjeu qui, selon l’Unesco, doit devenir une priorité absolue dans toutes les régions du monde.
Les chiffres des experts pointent tous dans la même direction. Depuis 2000, le nombre et la durée des sécheresses ont augmenté de 29 % : cela devrait encore s’accentuer. La température à la surface de la Terre ne cesse de croître depuis 1880, et la dernière décennie est plus chaude enregistrée depuis le milieu du 19e siècle. Selon le dernier rapport de la CNULCD (Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification), publié le 11 mai 2022, cette année, plus de 2,3 milliards de personnes sont ou seront impactées par un manque d’eau. Si aucune mesure radicale n’est prise, d’ici à 2030, plus de 700 millions de personnes seront déplacées à cause du manque d’eau, et donc de nourriture.
Des épisodes de sécheresse plus nombreux, plus intenses
La France n’est pas épargnée par ces phénomènes. Les périodes de sécheresse et/ou d’inondation se multiplient et deviennent de plus en plus intenses avec des impacts très importants sur la qualité et la quantité des récoltes. L’Indicateur annuel de sécheresse des sols en France, publié sur le site ClimatHD, disponible depuis 1959, montre que si les événements les plus forts sont ceux de 1976 et de la période 1989-1990, la tendance à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses est sensible depuis la fin des années 1980. Pour preuve, la répétition des événements majeurs depuis le début du 21e siècle (2003, 2005, 2011, 2017). En fin de siècle, les projections de Météo-France s’accordent ainsi globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990. Le GIEC, de son côté, alerte : à la fin du siècle, le Sud de la France pourrait avoir un climat proche de celui du Maghreb, avec à la clé, un changement du paysage agricole à l’échelle du territoire.
S’adapter en combinant différentes solutions
Le monde agricole n’a pas d’autre choix que de s’adapter. Quelle que soit la zone de production, l’eau est, pour les cultures, un bien précieux. Même si le manque d’eau ne dure que quelques jours, il peut suffire à dérégler le fonctionnement de la plante et donc, pénaliser le rendement final.
Des solutions existent pour enrayer, ou du moins, amortir ces aléas. À l’échelle de l’exploitation, de nouvelles pratiques sont déjà mise en place. Parmi celles-ci : le choix de cultures et de variétés moins gourmandes en eau, l’adaptation des dates de semis et des itinéraires culturaux pour esquiver les périodes les plus à risque, l’optimisation de l’irrigation, le stockage d’eau en hiver quand celui-ci est permis… et l’usage de biostimulants pour aider la plante à faire face à ces stress abiotiques. L’idéal ? Combiner ces solutions, complémentaires.
Pour en savoir plus, téléchargez le livre blanc consacré au stress hydrique en cultures :
Changement climatique : 4 bonnes pratiques pour produire quand l’eau vient à manquer.
En chiffres
- Les zones sèches représentent 40 % de la superficie de la planète, réparties sur l’ensemble des continents.
- Ces zones abritent plus de 2 milliards de personnes, près de la moitié de tous les systèmes cultivés sur terre et la moitié du cheptel mondial.
- Chaque année, 12 Mha de terres sont dégradés. La perte des espèces et services écosystémiques qui y sont liés représenterait près de 10 % du PIB mondial annuel.
Source : Site du ministère de l’Europe et des affaires étrangères