Changement climatique

Pénurie d’eau, stress hydrique : inventer ensemble les solutions pour demain

En France, mais aussi en Amérique du Nord, au Brésil ou dans les pays du sud, une écrasante majorité des producteurs de grandes cultures affirment être directement affectés par des pénuries d’eau. Face au changement climatique, le monde agricole se fédère pour faire face au problème et imaginer des pistes de recherche et développement.

Pénurie d’eau, stress hydrique - inventer ensemble les solutions pour demain

Partout dans le monde, le dérèglement climatique est à l’œuvre. Les phénomènes météos extrêmes se multiplient, n’épargnant aucun continent. Sécheresses et pénuries d’eau placent les agriculteurs en première ligne, un constat unanimement repris par les intervenants conviés à s’exprimer lors de la journée internationale de prévention des risques climatiques, le 19 septembre. L’évènement était organisé par l’agritech Elicit Plant sur sa ferme expérimentale de Vilhonneur, en Charente.

Dr Mark Trimmer, CEO de Dunham & Trimmer market research
Le manque d’eau cause partout des dommages significatifs en termes de pertes pour les producteurs, et il n’y a encore que très peu d’outils pour faire face

« Les épisodes de stress hydrique sont de plus en plus fréquents. On le constate aux USA, en Europe, en Asie, en Amérique latine… a ainsi énuméré le Dr Mark Trimmer, CEO de Dunham & Trimmer market research. Le manque d’eau cause partout des dommages significatifs en termes de pertes de production. Et le problème, c’est qu’en grandes cultures il n’y a encore que très peu d’outils disponibles pour faire face ! Cela impacte les rendements et la rentabilité des exploitations. » Heïdi Sevestre, glaciologiste, confirme ce constat « Le monde agricole est littéralement sur la ligne de front du changement climatique ».

Les grandes cultures trop souvent négligées dans la lutte contre le stress hydrique

Des propos qu’Aymeric Molin, co-fondateur de la start-up Elicit Plant, connue pour ses solutions innovantes à base de phytostérols, a complété. « Il y a un lien étroit entre disponibilité en eau et productivité de l’agriculture. Or, 50% de la production mondiale de calories repose sur seulement quatre cultures : les céréales, le riz, le maïs et le soja, souvent négligées dans la lutte contre la sécheresse. Si des solutions appropriées ne sont pas trouvées, notre sécurité alimentaire sera menacée. » Lui-même agriculteur, Aymeric Molin a ainsi renouvelé l’ambition de l’entreprise d’accélérer la vitesse d’adaptation du monde agricole pour permettre des évolutions rapides.

Une journée placée sous le signe de l’action collective face au dérèglement climatique

Réunis à l’occasion de cette journée spéciale initiée par Elicit Plant, les participants ont fait l’état des lieux des solutions à envisager pour une agriculture plus résiliente : Mickael Horsch, fondateur de Horsch, a ainsi fait part des avancées du machinisme agricole ; Stéphane Marcel, directeur de la transformation digitale du groupe InVivo, des innovations à l’œuvre chaque jour dans le domaine de la data ; Christophe Richardot, directeur général de l’Alliance BFC – DG Dijon-Céréales, des pistes d’adaptation à proposer aux agriculteurs. Ralph Beckers, directeur stratégique Elicit Plant, après avoir rappelé le potentiel de développement de la plateforme EliTerra®, a annoncé le lancement à venir d’une nouvelle solution à base de phytostérols dédiée au tournesol, EliSun-a, aux céréales à paille, EliGrain-a, ainsi que le déploiement de BEST-a à l’ensemble de l’Union Européenne.

Aymeric Molin, agriculteur et co-fondateur d’Elicit Plant
Le BEST-a fait partie des solutions, mais il faut travailler ensemble pour que l’empilement des moyens disponibles permette aux agriculteurs d’affronter avec sérénité le changement

« L’homme a toujours essayé de trouver des solutions pour que ses cultures ne manquent pas d’eau : grâce à l’irrigation, au travail du sol, puis plus tard aux progrès de la science, a conclu Aymeric Molin. Du fait de la forte probabilité de raréfaction de la ressource en eau, ces efforts vont devoir s’intensifier. Le BEST-a fait partie du panel de solutions, et c’est une solution performante. Mais il faut travailler de manière collective pour que l’empilement des moyens disponibles permette aux agriculteurs d’affronter le changement avec sérénité ». Pam Marrone, entrepreneur et conseillère en innovation pour les produits biologiques, acquiesce et précise que, devant l’urgence climatique, l’innovation fera partie intégrante des solutions.

Pour aller plus loin : Retrouvez tous les contenus de la journée de conférence
« impact de la pénurie d’eau et solutions pour l’agriculture »

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