Carte des arrêtés de restriction d’eau indiquant en gris un niveau de vigilance, en jaune le niveau d’alerte, en orange une alerte renforcé et en rouge, un niveau de crise. (©Propluvia)
Selon les premières prévisions du ministère de l’agriculture publiées début août, la récolte française de maïs devrait accuser un recul estimé à 12,7 millions de tonnes soit -18,5 % par rapport à 2021. L’expert en stratégies des marchés agricoles et agro-industriels Agritel anticipe même “la plus petite production du 21e siècle”. En cause, trois mois – juin, juillet et août – les plus chauds jamais enregistrés par Météo France depuis l’été caniculaire de 2003.
Un coup dur pour la production maïsicole française. Car bien qu’il soit originaire des régions chaudes d’Amérique centrale et du sud, le maïs craint les températures trop élevées. En pleine floraison durant les mois les plus chauds, au-delà de 31°C, sa croissance diminue, et au-delà de 35°C l’avortement de grains impacte drastiquement le remplissage des épis.
Les parcelles non irriguées “dramatiquement touchées”
À la chaleur s’ajoute le stress hydrique. Exigeant en eau, le maïs a souffert de l’absence de pluie au moment des semis, puis lors de la succession d’épisodes caniculaires à l’été. De nombreux départements ont aussi été concernés par des arrêtés restreignant l’irrigation. Si celle-ci n’a pas été interdite partout, les parcelles non irriguées ont été “dramatiquement touchées”, comme l’a souligné Eric Frétillère, président d’Irrigants de France et maïsiculteur en Dordogne.
Le Sud-Ouest, important bassin maïsicole, est particulièrement touché : dans les Landes, département produisant plus de la moitié du maïs grain en région Nouvelle-Aquitaine, la profession qualifie la situation “d’extrêmement difficile en raison de conditions climatiques exceptionnellement éprouvantes”. Les Pays de la Loire, la Bretagne et l’Est de de la France ont aussi été impactés.