Stress hydrique

Dans un contexte difficile, les phytostérols peuvent-ils aider à tenir le choc ?

La saison estivale 2022 a été marquée par la sécheresse historique, combinant pics de température et déficit de précipitations inédits depuis la canicule 2003. Quelles conséquences pour le maïs français ? Dans de nombreuses régions, les plantes ont souffert et les rendements s’annoncent déjà très en baisse. Et si les solutions à base de phytostérols pouvaient aider les plantes à mieux résister ? Le point sur la situation et les pistes à envisager pour y faire face.

Le stress hydrique n’est pas une fatalité. Comment le prévenir ?

Carte des arrêtés de restriction d’eau indiquant en gris un niveau de vigilance, en jaune le niveau d’alerte, en orange une alerte renforcé et en rouge, un niveau de crise. (©Propluvia)

 

Selon les premières prévisions du ministère de l’agriculture publiées début août, la récolte française de maïs devrait accuser un recul estimé à 12,7 millions de tonnes soit -18,5 % par rapport à 2021. L’expert en stratégies des marchés agricoles et agro-industriels Agritel anticipe même “la plus petite production du 21e siècle”. En cause, trois mois – juin, juillet et août – les plus chauds  jamais enregistrés par Météo France depuis l’été caniculaire de 2003.

Un coup dur pour la production maïsicole française. Car bien qu’il soit originaire des régions chaudes d’Amérique centrale et du sud, le maïs craint les températures trop élevées. En pleine floraison durant les mois les plus chauds, au-delà de 31°C, sa croissance diminue, et au-delà de 35°C l’avortement de grains impacte drastiquement le remplissage des épis.

 

Les parcelles non irriguées “dramatiquement touchées”

À la chaleur s’ajoute le stress hydrique. Exigeant en eau, le maïs a souffert de l’absence de pluie au moment des semis, puis lors de la succession d’épisodes caniculaires à l’été. De nombreux départements ont aussi été concernés par des arrêtés restreignant l’irrigation. Si celle-ci n’a pas été interdite partout, les parcelles non irriguées ont été “dramatiquement touchées”, comme l’a souligné Eric Frétillère, président d’Irrigants de France et maïsiculteur en Dordogne.

Le Sud-Ouest, important bassin maïsicole, est particulièrement touché : dans les Landes, département produisant plus de la moitié du maïs grain en région Nouvelle-Aquitaine, la profession qualifie la situation “d’extrêmement difficile en raison de conditions climatiques exceptionnellement éprouvantes”. Les Pays de la Loire, la Bretagne et l’Est de de la France ont aussi été impactés.

 

Carte des arrêtés de restriction d’eau indiquant en gris un niveau de vigilance, en jaune le niveau d’alerte, en orange une alerte renforcé et en rouge, un niveau de crise. (©Propluvia)

 

Des chantiers d’ensilage qui démarrent dès juillet

“Sans pluie et avec des températures qui restent au-dessus des normales de saison, les maïs vont continuer d’évoluer rapidement, notamment dans les terres les moins profondes” annonçait Arvalis Institut du végétal dans sa dernière note de suivi du maïs fourrage. Beaucoup de producteurs ont par ailleurs déjà fait le point dans leurs parcelles et pris la décision d’ensiler plutôt que de récolter en grain. Un grand nombre de chantiers ont commencé avant la mi-août, et même en juillet.

Quant aux rendements, s’il est encore trop tôt pour annoncer des chiffres définitifs, les premières estimations d’Agreste tablent sur des volumes de maïs grain et de maïs ensilage en baisse respectivement de 18,5 % et 13,5 %, parfois davantage selon les régions et les sols.

 

Pas de formule magique pour renverser la situation

Selon les climatologues, ce scénario a toutes les chances de se reproduire de manière “d’autant plus fréquente et intense que le niveau de réchauffement climatique augmente”, peut-on lire dans le bilan de Météo France publié fin août. Un constat pas très encourageant pour les producteurs, malgré les efforts pour mettre en place des itinéraires techniques adaptés : stratégies d’esquive, choix de variétés résistantes, travail du sol, gestion des pailles et des rotations…

Même combinées, l’efficacité de ces stratégies alternatives reste toute relative. Et si le recours à l’irrigation représente encore l’assurance la plus fiable pour sécuriser les rendements, pour de multiples raisons, qu’elles soient réglementaires ou liées aux coûts, celle-ci n’est désormais plus la panacée.

 

Solutions à base de phytostérols : des résultats encourageants

Une piste prometteuse pour mieux armer les maïs face à la sécheresse se profile cependant du côté des solutions à base de phytostérols dont le bénéfice s’appuie sur une pulvérisation en amont des périodes de stress hydrique. BEST-a, un biostimulant de nouvelle génération, permet ainsi aux plantes d’optimiser l’utilisation de l’eau du sol en période de sécheresse, par le biais d’un développement racinaire accru et d’une fermeture partielle des stomates, limitant l’évapo-transpiration.

Développée par la start-up de l’AgTech Elicit-Plant, cette innovation est à suivre de très près tant les parcelles suivies montrent déjà des résultats à l’aube de la récolte : développement et hauteur de plante, taille des épis et niveau de remplissage des grains supérieurs, effet stay-green. +10 % de rendement auraient déjà été constaté sur des parcelles tests.

BEST-a : Mode d’action des phytostérols sur le stress hydrique des plantes