Stress hydrique

Gérer le stress hydrique du tournesol pour maximiser le rendement

Le tournesol, malgré des besoins en eau plus élevés que le maïs ou le sorgho, se montre plus robuste face au manque d’eau grâce à son adaptation physiologique au stress hydrique. Cependant, des leviers sont disponibles pour améliorer sa résilience et prévenir les pertes de rendement.

Champ de tournesol face au stress hydrique

Tout au long de son cycle, le tournesol consomme environ 550 mm d’eau, comparé à 520 mm pour le maïs et 450 mm pour le sorgho. Bien qu’il ait des besoins importants, mais il peut exprimer pleinement son potentiel si seulement 75 % de ses besoins (soit un peu plus de 400 mm) sont couverts, contre 95 % pour le maïs et 90 % pour le sorgho. Le tournesol est ainsi naturellement armé en cas de conditions sèches, mais il peut cependant subir un stress hydrique à certains stades de son cycle.

Vigilance requise à la floraison

Pendant la phase végétative du tournesol, entre les stades cotylédons et boutons avant l’apparition des fleurs ligulées, 160 mm d’eau sont requis. Ils sont généralement apportés par la réserve utile et les pluies. La période critique en cas de manque d’eau se situe à partir de la floraison. Dans ce cas, les pertes de rendement peuvent atteindre 30 %. Un stress hydrique à la floraison affecte le taux de nouaison et le nombre de graines par capitule, tandis qu’au remplissage des graines, le poids de mille grains (PMG) et la teneur en huile sont impactés.

Elaboration du rendement et besoins en eau du tournesol
Elaboration du rendement et besoins en eau du tournesol

La situation en préfloraison influence la réponse du tournesol au stress hydrique ultérieur. Si la culture a déjà été exposée à un stress hydrique, elle peut mettre en place des mécanismes physiologiques d’autogestion pour améliorer son efficience de l’eau, réduisant l’évapotranspiration et ralentissant le flétrissement foliaire tout en maintenant la photosynthèse. L’acquisition de ce phénomène d’endurcissement permet au tournesol de mieux faire face à un stress hydrique ultérieur.

 

Quelles stratégies contre le stress hydrique du tournesol ?

Pour prévenir le stress hydrique, une implantation soignée du tournesol est essentielle. Une préparation minutieuse du sol et une densité de semis maîtrisée favorisent l’enracinement homogène des plantes et leur accès à la ressource en eau. La lutte contre le stress hydrique passe également par le choix de variétés précoces ou à cycles courts évitant de faire coïncider la floraison avec la période critique de l’été.

L’irrigation peut aussi être utilisée en tant que levier pour optimiser la production et la résilience de la culture du tournesol face à la sécheresse. Peu pratiquée actuellement en France, l’irrigation est un moyen curatif efficace pour satisfaire les besoins en eau de la culture. Sa mise en œuvre dépendra du contexte de la parcelle et du climat de l’année, sachant que les sols intermédiaires et superficiels valorisent mieux les apports d’eau. Entre un à trois tours d’irrigation, efficacement positionnés autour de la floraison, améliorent le potentiel de rendement et contribuent à la performance de la production agricole.

Enfin, l’étude des réactions physiologiques des plantes en conditions sèches a conduit au développement de solutions innovantes en agriculture, telles que BEST-a sur maïs. Positionné en préventif, ce produit à base de phytostérols naturels déclenche les mécanismes de préservation de l’eau avant que le stress hydrique n’apparaisse. Elicit Plant prévoit une déclinaison de son innovation sur tournesol, en 2024, pour améliorer la production et la résilience des cultures face à la sécheresse en France.

 

Pour aller plus loin : Les vrai-faux de l’irrigation du tournesol

Le tournesol, bien qu’efficace dans la valorisation de l’eau, peut consommer beaucoup d’eau quand elle lui est fournie en abondance. Les sols superficiels et intermédiaires offrent un potentiel économique intéressant pour l’irrigation du tournesol, avec des gains économiques mesurables pour chaque tranche de 10 mm d’eau apportée. Comparativement à d’autres cultures d’été, le tournesol tire son épingle du jeu en termes de marges dégagées pour une même quantité d’eau apportée. Cependant, il est important de noter que les besoins en eau d’irrigation du tournesol sont différents de ceux du maïs et doivent être programmés indépendamment. Le moment optimal pour commencer l’irrigation dépend de plusieurs facteurs, tels que la quantité d’eau disponible, la croissance du tournesol et son état de stress hydrique. Il est avantageux de permettre au tournesol de subir un stress hydrique modéré avant la floraison pour améliorer sa résilience.