La situation en préfloraison influence la réponse du tournesol au stress hydrique ultérieur. Si la culture a déjà été exposée à un stress hydrique, elle peut mettre en place des mécanismes physiologiques d’autogestion pour améliorer son efficience de l’eau, réduisant l’évapotranspiration et ralentissant le flétrissement foliaire tout en maintenant la photosynthèse. L’acquisition de ce phénomène d’endurcissement permet au tournesol de mieux faire face à un stress hydrique ultérieur.
Quelles stratégies contre le stress hydrique du tournesol ?
Pour prévenir le stress hydrique, une implantation soignée du tournesol est essentielle. Une préparation minutieuse du sol et une densité de semis maîtrisée favorisent l’enracinement homogène des plantes et leur accès à la ressource en eau. La lutte contre le stress hydrique passe également par le choix de variétés précoces ou à cycles courts évitant de faire coïncider la floraison avec la période critique de l’été.
L’irrigation peut aussi être utilisée en tant que levier pour optimiser la production et la résilience de la culture du tournesol face à la sécheresse. Peu pratiquée actuellement en France, l’irrigation est un moyen curatif efficace pour satisfaire les besoins en eau de la culture. Sa mise en œuvre dépendra du contexte de la parcelle et du climat de l’année, sachant que les sols intermédiaires et superficiels valorisent mieux les apports d’eau. Entre un à trois tours d’irrigation, efficacement positionnés autour de la floraison, améliorent le potentiel de rendement et contribuent à la performance de la production agricole.
Enfin, l’étude des réactions physiologiques des plantes en conditions sèches a conduit au développement de solutions innovantes en agriculture, telles que BEST-a sur maïs. Positionné en préventif, ce produit à base de phytostérols naturels déclenche les mécanismes de préservation de l’eau avant que le stress hydrique n’apparaisse. Elicit Plant prévoit une déclinaison de son innovation sur tournesol, en 2024, pour améliorer la production et la résilience des cultures face à la sécheresse en France.
Le tournesol, bien qu’efficace dans la valorisation de l’eau, peut consommer beaucoup d’eau quand elle lui est fournie en abondance. Les sols superficiels et intermédiaires offrent un potentiel économique intéressant pour l’irrigation du tournesol, avec des gains économiques mesurables pour chaque tranche de 10 mm d’eau apportée. Comparativement à d’autres cultures d’été, le tournesol tire son épingle du jeu en termes de marges dégagées pour une même quantité d’eau apportée. Cependant, il est important de noter que les besoins en eau d’irrigation du tournesol sont différents de ceux du maïs et doivent être programmés indépendamment. Le moment optimal pour commencer l’irrigation dépend de plusieurs facteurs, tels que la quantité d’eau disponible, la croissance du tournesol et son état de stress hydrique. Il est avantageux de permettre au tournesol de subir un stress hydrique modéré avant la floraison pour améliorer sa résilience.