Quel est l’enjeu du partenariat mis en place à l’automne dernier avec BASF ?
Michel Bazille : L’objectif est d’accélérer le déploiement sur le terrain de nos deux biostimulants, EliGrain-a sur céréales et EliSun-a pour le tournesol, en nous appuyant sur un solide partenaire, bien implanté dans chaque département. Depuis trois ans, nous rencontrons les distributeurs dans les différentes régions de France pour leur présenter les atouts de nos spécialités. Tous ont porté un vif intérêt pour ces nouveautés qui aident les cultures à mieux supporter les stress abiotiques, dont la lutte contre le stress hydrique. La dimension de notre équipe commerciale, composée aujourd’hui d’une dizaine de personnes, ne nous permet cependant pas de répondre à toutes les sollicitations. Or, pour être bien utilisée, toute innovation a besoin de pédagogie, de temps et d’un accompagnement de proximité de qualité. Voilà pourquoi nous avons fait le choix de nous appuyer sur BASF, un expert des grandes cultures, reconnu par le monde agricole et qui entretient de très bonnes relations avec les coopératives et les négoces.
De votre côté, chez BASF, pourquoi avoir souhaité de vous rapprocher d’Elicit Plant ?
Gérard Grellet : Dans le contexte réglementaire, environnemental et sociétal actuel, alors que de nombreuses solutions « classiques » disparaissent du marché, il est capital de proposer des alternatives aux agriculteurs, pour continuer à protéger efficacement leurs cultures et ainsi, préserver les rendements malgré un climat de plus en plus imprévisible. Les plantes font face à des contraintes croissantes, notamment des températures élevées et des variations dans la disponibilité en eau. EliGrain-a et EliSun-a contribuent à réduire l’impact du stress hydrique sur les cultures, permettant ainsi de maintenir leur productivité. Élargir notre gamme en biosolutions nous permet dès lors de proposer une offre complète aux agriculteurs, combinant désormais semences, produits de protection des plantes, outils d’aide à la décision et… biostimulants. En contrepartie, Elicit Plant peut compter sur nos équipes pour faire la promotion de ces deux solutions et en assurer le développement.
Concrètement, quel est le rôle de chacun sur le terrain ?
Michel Bazille : Ces derniers mois, nos équipes ont travaillé en étroite collaboration avec celles de BASF et ont expliqué toute la technicité de nos spécialités pour bâtir un message clair, vulgarisé, accessible à tous. Car, désormais, c’est BASF qui présentera aux distributeurs l’offre commerciale EliGrain-a et EliSun-a. Au quotidien, nous continuerons à leur partager nos résultats d’essais pour étoffer les messages techniques. Notre relation va bien évidemment se poursuivre dans les mois à venir. Nos équipes resteront en appui de celles de BASF.
Gérard Grellet : Nous abordons ce nouveau marché avec beaucoup d’humilité car nous avons encore beaucoup à apprendre. Homologués en décembre 2023 à l’échelle européenne, ces deux biostimulants ont été précommercialisés au printemps 2024. Mais le vrai lancement est pour cette campagne. Notre rôle, officiel depuis le 1er novembre, est de faire la promotion de ces deux spécialités auprès de nos clients, les distributeurs. Nous allons aussi tester les associations avec des produits de notre gamme (fongicides, herbicides…) pour identifier les compatibilités possibles et, ainsi, affiner les itinéraires techniques avec des solutions clés en main.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les atouts de ces deux biostimulants ?
Michel Bazille : EliGrain-a et EliSun-a aident les céréales et le tournesol à mieux faire face aux périodes de stress hydrique, grâce à leur composition unique à base de phytostérols. Ces formulations s’intègrent dans des itinéraires techniques optimisés, offrant des bénéfices dans la gestion des aléas climatiques et favorisant la croissance des cultures, indépendamment des défis rencontrés. Le tout, en générant des gains de rendement moyens de + 2 q/ha pour EliSun-a sur tournesol, + 3,8 q/ha sur blé et + 3,4 q/ha sur orge de printemps avec EliGrain-a.
À quels stades doivent-être appliquées ces spécialités ?
Gérard Grellet : Avec EliGrain-a et EliSun-a, tout se joue en préventif ! Ces produits doivent donc être appliqués précocement pour que la plante puisse s’adapter avant qu’un stress ne survienne. Ainsi, sur tournesol, EliSun-a doit être positionné au stade 8-10 feuilles. Pour les céréales, nous conseillons une application d’EliGrain-a entre le stade 1 nœud – dernière feuille étalée du blé et 1 nœud – sortie des barbes de l’orge de printemps. Composés de phytostérols, ces biostimulants déclenchent des réactions physiologiques. La croissance racinaire est stimulée pour une meilleure exploration du sol, l’ouverture des stomates est régulée et l’évapotranspiration foliaire limitée.
Quels sont vos objectifs pour la campagne 2024/25 ?
Michel Bazille : L’enjeu premier est de toucher un maximum de distributeurs afin qu’ils référencent nos spécialités dans leurs gammes, dans le but de bâtir des itinéraires techniques solides, permettant ainsi aux cultures de performer quelles que soient les conditions climatiques. En parallèle, nous allons poursuivre les essais pour compiler un maximum de données et diffuser des solutions précises, adaptées à chaque bassin de production. Même si nous sommes convaincus de la performance de nos produits, le marché des biostimulants est encore jeune. L’heure est encore à la pédagogie et à la démonstration. Le réseau constitué avec les équipes de BASF devrait nous permettre d’accélérer la dynamique.