Dans toutes les régions du monde, la sécurité alimentaire des populations dépend de l’agriculture. Mais, le manque d’eau compromet la production alimentaire parce qu’il menace directement les rendements des cultures. Adoptées pour pallier le manque d’eau, les pratiques d’irrigation intensives accentuent cette pression sur la ressource hydrique. La gestion inadéquate de l’eau, combinée aux changements climatiques, aggrave ainsi la vulnérabilité des systèmes agricoles et la capacité des pays à assurer la sécurité alimentaire de leur population.
Du fait des bouleversements climatiques, les agriculteurs subissent, où qu’ils soient, d’importantes pertes de rendement. Pas seulement en France ou en Europe du Nord : l’ensemble des grands pays producteurs est concerné. « En Amérique du Nord, nous sommes de plus en plus confrontés à des épisodes de sécheresses intenses », a ainsi souligné le Dr. Mark Trimmer, directeur général de Dunham & Trimmer, entreprise américaine spécialiste du marché des biosolutions.
Invité à s’exprimer en compagnie d’autres experts à l’occasion de la journée internationale de prévention des risques climatiques organisée par Elicit Plant, le Dr Trimmer a insisté sur l’augmentation de la fréquence du stress hydrique, combinée à l’élévation des températures aux USA et au Canada. « Ces phénomènes touchent tout l’ouest du continent. Les rendements sont très impactés, y compris parmi les producteurs ayant accès à l’irrigation. Les sécheresses ne se contentent plus de toucher des secteurs localisés, mais s’étendent et durent plus longtemps. »
En Espagne, 75 % de la surface agricole menacée de désertification
Dans les pays du sud de l’Europe, et tout particulièrement en Espagne, la situation devient critique. « L’eau a toujours été une problématique dans les pays de l’arc méditerranéen, mais depuis vingt ans, la situation a considérablement évolué, affirme le Dr. Francesc Llaurado, dirigeant du cabinet de conseil Lainco & Sirius agrobusiness. En 2022, les sécheresses ont fait perdre aux agriculteurs espagnols 8 milliards d’euros de récolte. On évoque 12 milliards en 2023. » Selon les prévisions, 75 % de la surface agricole utile espagnole pourrait se transformer en désert d’ici quarante à cinquante ans. Premières conséquences, de plus en plus d’agriculteurs du sud regroupent leurs exploitations, améliorent leurs systèmes d’irrigation et choisissent des cultures avec des besoins en eau moins élevés.
Sécheresse au Brésil : 30 milliards d’euros de pertes estimées
Au Brésil, premier producteur et exportateur mondial de soja et troisième producteur mondial de maïs, la situation est similaire – avec néanmoins des différences selon les régions. « Chaque bassin agricole a ses spécificités, précise Felipe Sulzbach, directeur Brésil d’Elicit Plant, où la start-up de l’agtech est solidement implantée. Dans le sud, nous avons connu trois années consécutives de forte sécheresse. À certains endroits, rien que pour le maïs, le stress hydrique a divisé les rendements par deux. Les pertes ont été estimées à 30 milliards d’euros. »
L’impact du changement climatique se traduit aussi par des extrêmes et de nombreux aléas. « Il y a six mois, c’était la sécheresse, puis il est soudain tombé 200 mm d’eau en quelques jours, causant de graves inondations », rapporte Felipe Sulzbach, citant en exemple le Chili et l’Argentine, où le déficit pluviométrique et la montée des températures ont atteint des niveaux records… en plein hiver austral. Sur tout le continent sud-américain, les agriculteurs essaient de s’adapter à ce climat de plus en plus imprévisible. »
« Les phytostérols ouvrent des perspectives complètement nouvelles »
Pour contrer cette menace, une gestion durable de l’eau est cruciale. Cela implique l’adoption de technologies efficientes d’irrigation, la promotion de pratiques agricoles économes en eau, et la mise en œuvre de politiques favorisant une utilisation responsable de cette ressource vitale.
Selon le Dr Pam Marrone, experte de renommée mondiale dans le domaine des biosolutions, encore trop peu d’entreprises se concentrent sur la gestion des ressources en eau par les plantes. « Il y a une véritable explosion des start-ups dans le domaine des biotechnologies mais seul un très petit nombre d’entre elles s’intéressent spécifiquement à la gestion du stress hydrique, constate la spécialiste. C’est pourtant un enjeu crucial pour l’agriculture sur tous les continents. Dans ce domaine, l’approche d’Elicit Plant la distingue clairement de ses concurrents. »
Partout sur la planète, la ressource en eau diminue. Conscient du problème, l’écosystème agricole travaille collectivement pour imaginer de nouvelles pistes de recherche et développement. Une approche collaborative au niveau mondial est nécessaire pour relever ce défi complexe et sauvegarder la sécurité alimentaire pour les générations futures. « Les phytostérols ouvrent des perspectives complètement nouvelles, conclut Pam Marrone. Les résultats mis en avant par Elicit Plant sont très prometteurs, notamment en termes de maintien voire d’amélioration du rendement. C’est une entreprise qui n’a pas d’équivalent sur ce segment de marché. »
